jeudi 28 septembre 2017 (dernière modification le 28 septembre 2017)

Chronique d’une mort annoncée (suite).

Une baisse importante du nombre de MISP : - 22 % de 2010 à 2016.

La baisse de l’effectif des MISP se confirme malheureusement ces dernières années. Jusqu’en 2010, il se situait autour de 600 puis il a régulièrement diminué pour atteindre 470 en 2016 soit une baisse de 22 % en six ans, entre 2010 et 2016 !

De nombreux départs en retraite non compensés par les entrées dans le corps.

De 2007 à 2016, 209 MISP ont fait valoir leur droit à la retraite. D’année en année, le nombre de retraités augmente et le rythme ne devrait pas faiblir. Il n’est pas, et de loin, compensé par les entrées dans le corps (par le biais du concours ou par intégration directe) ; en 2016 par exemple : 32 retraites pour 12 entrées dans le corps.

Près d’1 MISP sur dix est actuellement en disponibilité.

1 MISP sur cinq environ est en position de détachement et ce pourcentage est relativement constant au cours des années. Par contre, le pourcentage de MISP en disponibilité a presque doublé de 2007 à 2016 pour atteindre près d’un MISP sur dix.

Effondrement du nombre de MISP en ARS.

Le nombre de MISP en ARS est passé, en quatre ans, de 340 en 2011 à 270 en 2015 (sources : bilans sociaux des ARS) : 70 MISP en moins soit une baisse de 21 %. Selon la DRH, les MISP en ARS ne seraient plus que 249 en 2016... La baisse est enregistrée depuis 2014 soit quelques années après la création des ARS. Alors que dans les années 2011 à 2013, les MISP en ARS représentaient environ 60 % de l’ensemble du corps, en 2016 ils n’en représentent plus que la moitié : la baisse du nombre de MISP en ARS est donc proportionnellement plus grande que la baisse de l’effectif total comme si de plus en plus de collègues « fuyaient » les ARS.

Conclusions.

Il suffit de prolonger ces différentes courbes pour évoquer sinon une extinction progressive du corps, du moins un contingent anecdotique de MISP dans les années à venir.
Les causes de cette situation sont pourtant bien connues ; vieillissement du corps des MISP d’un côté et manque cruel d’attractivité de notre métier de l’autre aggravé par nos conditions de travail et d’emploi, notamment en ARS. Nous ne cessons de dénoncer cette situation et de proposer des solutions depuis plusieurs années ; il a fallu à chaque changement de majorité et de gouvernement, exposer à nouveau notre argumentaire et relancer les négociations. Déjà en 2007, nous signions avec le ministre chargé de la santé de l’époque, Xavier Bertrand, un protocole d’accord « sur les mesures de revalorisation de la situation » des MISP visant à « renforcer l’attractivité du corps des médecins inspecteurs de santé publique qui jouent un rôle majeur dans la conception et la mise en œuvre de la santé publique ». Dix ans plus tard, cet accord n’ayant d’ailleurs pas été respecté dans sa totalité par notre ministère, la situation s’avère plus que préoccupante. D’autres syndicats, et c’est heureux, se rendent compte enfin du problème comme la CGT qui, dans une déclaration liminaire au CTM du 6 juillet 2017, dénonce « la chute libre des effectifs des médecins inspecteurs de santé publique » et s’interroge : « Sachant que l’attractivité de ce corps est vraiment faible, la question qui est posée est la suivante : va-t-on vers une politique de santé publique sans MISP dans les ARS ? ». On ne saurait mieux dire.
Il a fallu reprendre notre bâton de pèlerin auprès du cabinet de Mme Buzyn que nous avons rencontré dès juin pour lui détailler tous ces chiffres et lui confier nos inquiétudes. Nous venons à nouveau de le solliciter pour obtenir des réponses précises notamment sur le projet de révision statutaire (validé par le précédent cabinet), le classement des postes de MISP dans le cadre du RIFSEEP, les conditions d’application du DPC aux MISP,...

Voir les figures correspondantes à cet article sur le SMISP-Info n°4-2017.