vendredi 26 mars 2010 (dernière modification le 6 février 2023)

Pas d’ARS sans Santé Publique ?

au-delà d’un espoir déçu, l’inquiétude prévaut !

Quel beau projet qu’une Agence Régionale de Santé ! ... Un projet auquel les convictions des MISP les ont porté à croire, parce qu’il pouvait répondre à une meilleure prise en compte de la santé publique et améliorer enfin le management des services.

Mais le constat global à quelques jours de leur « création » est affligeant : de fausses concertations en contenus opaques, d’un dialogue social factice (notre syndicat, comme les autres, n’a jamais été invité à s’exprimer) à des organigrammes dignes d’une armée mexicaine, les méthodes à la hussarde sur détournement d’attention grippale consternent et inquiètent les agents.

Aucune ambition dans cette réforme autre que celle de maîtriser les coûts, aucune réflexion sur les opportunités de donner de l’impulsion à des politiques de santé qui replacent les enjeux humains et la prévention au premier plan. Les nominations des directeurs n’ont d’autre but que de « recaser » les anciens sans vision prospective et de reconduire à l’identique les (dys) fonctionnements. Comment faire de la santé publique quand les organigrammes lui octroient généreusement une direction (incluant la veille et sécurité sanitaire) et 8 à 10% des agents et que 75% iront à l’offre de soins et la gestion du risque !

Et les Médecins (Inspecteurs) de Santé Publique ? Une évidence s’impose, la place de tels médecins dans les ARS n’est pas une préoccupation. Nous n’entendons parler du rôle des médecins qu’en pointant un pouvoir médical « menaçant » à casser à tout prix en supprimant toute organisation structurée (IRS/IDS, MIR etc..).
Il est urgent de faire de la santé publique sans eux : quasi absents des instances stratégiques, les DGARS semblent avoir consigne de les cantonner à des missions techniques. Mieux même, on voit fleurir le concept de « personnel à compétence médicale » ???...

Cette réforme devait être une chance, elle prend comme de nombreuses autres avant elle et dans des domaines variés, le chemin d’une monstrueuse machine de guerre à finalité RGPP.

Si cette nouvelle organisation s’accompagne d’une perte de vue des objectifs de santé publique et d’une marginalisation des médecins qui la pratiquent au sein même du pilotage du système de santé, le SMISP et les MISP se refusent à y apporter leur caution.