2006, 2007, 2008….2009 , la santé publique est plus grippée que jamais
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Chaque année depuis dix ans à l’heure des bilans de décembre nous rappelons avec constance la situation inquiétante de la santé publique en général et de nos services en particulier : diminution des effectifs, absence de lisibilité des enjeux, faiblesse des réflexions stratégiques, pressions sur la déontologie professionnelles, carence de management à tous les niveaux, souffrance des agents ….
Sourd aux critiques, voire autiste aux analyses menées par les acteurs du système de santé sur sa politique, notre ministère frôlait avec une obstination aveugle le bord du vide.
Les caprices d’un virus grippal auront servi de détonateur pour que s’affichent au grand jour, tous les dysfonctionnements qui ont accompagné dix ans de santé publique chaotique. Poussées par les contraintes de Bercy, les dictats de la RGPP et la faiblesse des ambitions à n’être plus que l’ombre d’elles même, les politiques menées ont montré leurs fragilités et leurs incohérences.
L’épidémie actuelle est caricaturale de cette situation : inadéquation dramatique entre les ambitions affichées et les moyens disponibles, carence de débat citoyen sur les choix opérés, pilotages multiples et incohérents, domination des experts et absence d’écoute et respect pour les acteurs de terrain, remise en cause des règles éthiques professionnelles, communication anarchique et confuse…..tous les ingrédients d’une gestion désastreuse.
Les Agences Régionales de Santé nous promettent, une politique de santé plus cohérente associée à une meilleure efficience et pour les agents un management renouvelé qui leur assure satisfaction et épanouissement professionnels. Mais comment pourrions nous, au vu des évènements actuels, croire à ces lendemains qui chantent, alors que leur mise en place débute dans la tempête d’une crise sanitaire, qu’aucune réorganisation du niveau central n’est sérieusement envisagée, que les personnels submergés dans la vague vaccinale ne peuvent faire entendre leurs revendications et construire leurs propositions, que les dogmes stratégiques joints aux impératifs financiers ne laissent à la santé publique dans les futures ARS que la portion congrue.
Les mêmes causes produiront donc les mêmes effets !!..
Si nos dirigeants ne profitent pas de la véritable crise qui secoue, à travers cet épisode épidémique, notre ministère pour revoir l’organisation à mettre en place pour répondre aux problèmes de santé de la population, alors ils porteront la responsabilité des inévitables dysfonctionnements à venir.
Le SMISP s’engagera pour sa part avec détermination pour que la santé publique dans les ARS ne constitue pas une coquille vide et pour que tous les professionnels attachés aux valeurs qui la sous-tendent puissent la replacer au cœur des processus décisionnels.
Brigitte LACROIX
Présidente du SMISP
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