L’effacement des médecins inspecteurs de santé publique
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Le Code de la santé publique en ligne est un outil très intéressant pour une recherche de texte réglementaire à partir de mot clé.
Une recherche faite sur le mot « médecin inspecteur de santé publique « montre que sa présence dans les textes réglementaires s’estompe au fil des mois, faisant de lui une espèce en voie d’effacement par sa propre administration.
Les différentes références au médecin inspecteur de santé publique sont progressivement remplacées dans les textes par « les agents ou inspecteurs des agences régionales de santé ayant la qualité de médecin ».
La dernière suppression relevée l’a été dans la loi n°2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant qui a remplacé : « l’intervention du médecin inspecteur de santé publique ou de l’inspecteur de l’action sanitaire et sociale dans les inspections de maltraitance à enfant dans les établissements sociaux et médico-sociaux » par « les agents d’inspection et de contrôle de l’agence régionale de santé ».
Dans très bientôt, le médecin inspecteur se trouvera relégué dans le monde disparu « des maisons de repos destinées aux femmes récemment accouchées », article D6124-446-3 (clin d’œil à l’annexe XXI du décret n° 56-284 du 9 mars 1956 complétant le décret n° 46-1834 du 20 août 1946).
Cette manœuvre d’effacement constitue à l’évidence un déni de la triple valence des médecins inspecteurs de santé publique dans leur spécificité à la fois de médecin, de médecin spécialiste en santé publique et d’inspecteur.
Plus que jamais dans une situation de modification totale des besoins de santé des populations (épidémie de maladies chroniques, pathologies émergentes et changement climatique) et de nécessité profonde en matière d’organisation des systèmes de santé, la gouvernance de la santé a besoin de l’apport des professionnels de santé publique que nous sommes.
Conscient de ces évolutions, le syndicat des médecins inspecteurs lutte pour maintenir les valeurs de la santé publique au sein de notre ministère.
Jean-Paul Guyonnet.