samedi 25 juin 2022 (dernière modification le 10 mars 2023)

Une chute vertigineuse des effectifs de MISP

L’effectif de référence des médecins inspecteurs de santé publique se situait à 621 en 2009. Depuis, la décroissance est continue et saisissante : nous étions 399 fin 2019, puis 361 fin 2020 et 330 en octobre 2021.
La cause en est des départs en retraite massifs se situant entre 20 et 30 par an depuis une douzaine d’années couplés à un tarissement des recrutements.
En octobre 2021, 180 MISP exercent en ARS soit environ la moitié du corps.
La DRH a publié en 2018 la pyramide des ages présentée ci dessous : la moyenne d’âge des MISP est de 57 ans en 2018 (contre 56,4 ans en 2017), se situant très au-dessus de la moyenne de l’ensemble des personnels des ARS qui est de 47,7 ans. L’âge moyen des femmes est de 56,5 ans (56,1 ans en 2017) contre 58 ans pour les hommes (57,1 ans en 2017). 90,6 % des MISP sont âgés de 50 ans et plus.

Si cette tendance se poursuit, le corps des MISP aura quasiment disparu dans 10 ans.

Depuis des années, le SMISP alerte sur cette extinction qui parait inéluctable. Christian Lahoute avait rédigé plusieurs articles à ce sujet : Evolution des effectifs du corps des MISP.

Au delà de la fonte des effectifs de MISP, la démédicalisation du ministère de la santé est le sujet de préoccupation majeur du SMISP.

Nos gouvernants veulent-il conserver une fonction médicale de santé publique pour animer des politiques en santé construites avec les acteurs de terrain ou s’orienter définitivement vers une gestion de la santé purement économique et financière sur un mode back-office telle qu’elle prédomine aujourd’hui ?

C’est une problématique constamment abordée lors de toute rencontre avec le-la Ministre ou Secrétariat général des ministères chargés des affaires sociales (SGMAS) ou direction des ressources humaines (DRH) du ministère de la santé.

La disparition du corps a été plus récemment développé lors d’une audition du président du SMISP par la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (Mecss) de l’Assemblée nationale le 21 février 2021 portant sur les ARS, puis de son audition par le Sénat sur l’affaire ORPEA.